Couverture et présentation :
Nakanishi, délinquant tout droit sorti de la maison de redressement, essaie en vain de se libérer de son passé de voyou.
Son nouveau job ne lui procure aucune satisfaction et il doit sans cesse subir les provocations de son patron. Un jour, une connaissance anonyme du Net lui propose de participer à un jeu mystérieux pour se libérer de son stress : Duds Hunt.
Chaque participant est équipé d’un téléphone portable, baptisé le pointeur, ainsi que d’un PDA lui permettant de localiser ses adversaires, mais aussi d’être repéré.
Le but du jeu : récupérer le pointeur de l’adversaire, chaque prise rapportant 100 000 yens. Une seule règle : tous les coups sont permis…
Editeur : Ki-oon
Papier : 7€65
Pages : 180
Sortie : 2014
Avis :
Après avoir découvert Tetsuya Tsutsui avec Poison City, j’ai poursuivi avec Manhole, Prophecy et Prophecy the copycat. Étant donné que j’apprécie les séries très courtes ou les tomes uniques, je n’allais pas passer à côté de Duds Hunt et Reset (dont je vous parle bientôt même si je ne l’ai pas encore lu).
C’est toujours aussi brutal dans les dessins, ça ne s’embarrasse pas. Autant vous dire que si vous appréciez les images remplies de douceur, vous n’êtes pas au bon endroit. Tetsuya Tsutsui aime dénoncer des injustices, et même si notre système français n’est pas similaire à celui du Japon, on peut y trouver des échos.
Ici, le mangaka va mettre en avant un jeune délinquant qui a commis un acte criminel et qui a été puni par la loi mais dont la peine pourrait sembler bien légère en comparaison à ce qu’il a fait.
L’histoire est proposée de deux points de vue : celui du coupable et celui de la victime.
Côte victime, on a en un homme, représenté par sa famille et notamment sa fille. Les passages sont déchirants selon moi. Ils vont jouer sur le corde sensible du lecteur et ils se déroulent dans le passé.
Côte coupable, on a Nakanishi qui n’est absolument pas dans la rédemption. Il est en colère, n’aime pas sa vie et sa condition de repris de justice qui l’empêche, d’une certaine façon, d’accéder à un statut social correct.
Comme l’ensemble joue aussi sur l’empathie, le lecteur aura tendance à détester Nakanishi au profit de la famille de victime et de cette innocente petite fille qui souffre de l’absence de son père.
Nakanishi, en acceptant de jouer à Duds Hunt, scelle son destin. Il confirme alors qu’il n’y a pas grand chose de bon en lui. Et pourtant, il y a une échelle de violence. Au départ, il est assez tranquille même si tous les coups sont permis. Il sait aussi qu’il ne pourra jamais être reconnu comme quelqu’un de bien, son passage en prison le défini entièrement. Il lâche tout et n’a aucune pitié pour l’adversaire. Chaque fois qu’il doit récupérer un pointeur, il analyse et anticipe, faisant de lui, un as de la stratégie.
Ce serait simple si tout cela s’arrêtait ainsi mais c’est sans compter sur la perversion de l’être humain et sur le probable message que veut faire passer l’auteur. Je ne peux pas en dire plus sans vous gâcher sérieusement la lecture de ce livre.
J’ai passé un moment intéressant qui permet tout de même de s’interroger sur ce qui fait qu’un individu peut se retrouver du mauvais côté de la barrière vis à vis de lois qui ne sont pas toujours justes et qui n’intègrent pas de contexte limitant les actions à leur conséquences, sans mettre en lumière la cause elle-même.
Duds Hunt est suivi d’une brève histoire, Rêves éveillés, dans laquelle on a encore cette notion de culpabilité, mettant en avant les limites de la justice japonaise. Une fois de plus, en quelques planches, le mangaka ne cherche pas à épargner, il veut provoquer l’effet d’un coup de poing grâce au visuel. Le scénario est de F. Iwakura. Le plus ? Les planches sont imprimées sur du papier glacé et certaines ont bénéficié d’une mise ne couleur.
Note : 18/20.
Je le note pour l’emprunter car tout ce qui montre les injustices et le mauvais fond de l’être humain, c’est pour moi !
J’en avais jamais entendu parler, merci pour ton retour (ouais j’ai pas oublié que je dois lire tes chroniques manga mdrr, j’apparais comme un oiseau à chaque fois pour rattraper)
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Tu fais comme tu peux et si tu ne peux pas justement, ce n’est pas grave. Depuis le confinement, j’ai du mal à passer tous les jours pour lire les articles des blogs auxquels je suis abonnée. 😬😂 Mais ça me fait plaisir de te voir passer de temps en temps même sur des articles que j’ai publié il y a un moment.
Si tu l’empruntes, je te souhaite une belle découverte.
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