[Manga] Manhole (Intégrale) de Tetsuya Tsutsui

Couverture et présentation :

Un homme nu déambule hagard dans une allée marchande de la ville de Sasahara. Soudain, il s’écroule, terrassé par un virus aussi mystérieux que meurtrier : la filariose. C’est peut-être le début d’une contamination de grande envergure qui risque de décimer la population nippone. Mais derrière ce que tout le monde prend pour une épidémie naturelle se cache en réalité une terrible et impitoyable machination…

Éditeur : Ki-oon
Papier : 7€65
Pages : 207
Sortie : juin 2006

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Avis (sur les trois tomes) :

Après lecture de Poison City, je me devais de jeter un œil sur le livre dont il est question pour le mangaka alors qu’il dénonce un système pas très correct au niveau de la censure dans son pays.

Manhole est un manga plutôt gore dans certaines de ses planches mais pas nécessairement plus qu’un autre. Je le précise puisque c’est la raison principale de son atterrissage dans les ouvrages nocifs (cf Poison City). Cependant, je découvre encore ce vaste univers, et disons-le, il n’y a sûrement pas assez d’une vie pour l’explorer entièrement.

Poison city – tome 2

Je n’ai probablement pas choisi le meilleur moment pour le lire puisque le thème principal reste un risque d’épidémie. Autant dire que le tout est assez palpable aujourd’hui dans notre contexte actuel. Mais la comparaison s’arrête là.

Manhole met en scène deux policiers, Inoue, la « bleue » et Mizoguchi, que je qualifierai de mentor pour la demoiselle. Tous deux vont faire face à un incident étrange qui débute l’affaire avec un type nu qui s’effondre au milieu d’une rue.

L’histoire semble encore très calme à la lecture du premier tome puisqu’il s’agit d’une mise en place destinée à mettre l’eau à la bouche, ou la filariose dans le corps du « patient zéro ». Au choix. Globalement, ça suit son cours et ne laisse pas de place à de grosses surprises.

Au tome 2 en revanche, ça s’accélère. Ce qui pouvait encore être anodin au départ devient un gros problème avec un risque de contamination élevé. Les quelques révélations (dans le premier tome) sur les motivations qui entourent la maladie font sens alors qu’apparaît le deuxième homme, un autre infecté direct et non pas un cas contact. Le suspense est plutôt bien entretenu dans ce volume.

Le tome 3 se concentre sur la recherche du coupable mais quelques bâtons dans les roues sont à prévoir. Inoue pourra se montrer surprenante en comparaison aux livres précédents. Mais comme dans toute série trop courte, je suis restée sur ma faim même si j’ai vraiment apprécié la manière dont le tout se termine. J’en viens à me demander si j’aime qu’on me laisse avec mes questionnements alors que je préfère les romans avec une fin clairement établie.

C’est une trilogie assez contemplative avec peu d’action pure. Cependant, elle ouvre quelques réflexions notamment sur la place dans la société des profils problématiques tels que ceux qui ont des comportements exclus par la morale. La machination derrière cette épidémie peut sembler horrible (et c’est le cas dans une certaine mesure) mais si personne (ou une minorité) ne s’offusque de voir un criminel subir la peine de mort alors on pourrait donner une légitimité aux actes de Manhole. Je parle de manière générale parce que je déplore toute forme de cruauté, enfin, je suis très sensible à ce qui peut causer des blessures et je ne suis pas certaine que le mal se soigne par le mal.

Est-ce que vous avez lu cette série ?

Note : 16/20.

Couvertures du T2 et T3 :